1/3

21 mai 2020

Time 6 minutes

Alexa, d’ultra-frais et d’audace

Alexa, d’ultra-frais et d’audace

Aussi vive que la couleur des portes de son établissement rue Saint-Nicolas, Alexa Tymocko est le genre de femme entrepreneure dynamique qui brasse bien des affaires en une journée! Maman, cheffe, gestionnaire, propriétaire, elle est partout. Si c’est de son offre de jus vitaminés et de plats santé chez Crux Comptoir d’où elle tire son énergie, on s’inscrit sans tarder pour tester son menu! Car ça aussi, ça fait partie des nouveautés pour adapter ses restaurants au contexte de pandémie.

Développer une nouvelle offre en un temps record

«Suite à la fermeture de nos deux succursales, on a dû repenser notre offre, explique Alexa. On a créé un «menu de la semaine» et ça marche tellement bien que je vais le garder à l’avenir. C’est une autre façon de consommer; les clients choisissent en avance les plats et peuvent se les faire livrer ou les récupérer en succursales.» Pour 55$, Crux Comptoir propose une offre qui varie chaque semaine: plats chauds et plats froids, avec un dessert et une boisson. Mais on peut aussi composer son propre menu selon les items hebdomadaires et les réguliers. Les jus qui ont fait la popularité de l’établissement sont également disponibles et sont à commander par unité de six. «Pour ça, on est un peu revenu comme à nos débuts, en 2014, avant d’ouvrir nos succursales, mais là, notre offre s’est vraiment diversifiée!», s’exclame la femme d’affaires.

S’adapter vite, très vite

«Notre défi, ça a vraiment été d’adapter l’ultra-frais à la logique en ligne. On travaille dans des délais extrêmement courts, mais en même temps, il faut que les gens prévoient. Donc, ce qu’on a fait, c’est de proposer deux échéances par semaine. Pour nous, ça correspond à deux batchs par semaine, à raison de 3 ou 4 jours de travail pour chaque», souligne Alexa. Quand on lui demande si elle était prête pour ça, elle éclate de rire: «Non, pas vraiment, mais il faut s’adapter. Si tu ne t’adaptes pas, tu ne restes pas. Ce qui nous a aidés, c’est qu’on avait déjà le site web. Par contre, Rénald, mon mari et associé, ainsi que mon opérateur de machines, sont devenus nos livreurs! Ça m’a permis de maximiser leurs heures, mais maintenant, on doit chercher à l’externe parce que le volume des commandes est en forte croissance!»

Protéger et sécuriser les employés et les clients

Évidemment, l’industrie en restauration avait déjà des normes sanitaires très strictes, qui se sont encore renforcées chez Crux Comptoir. «On a augmenté les fréquences des lavages de mains, de désinfection des installations et du matériel. On a aussi mis en place un système où chaque employé a sa station de travail et ses propres outils et ustensiles, et bien sûr, tout le monde porte un masque» détaille Alexa. Devant le volume croissant des commandes, elle a pu rappeler certains employés qui connaissent déjà la «maison» et la façon de fonctionner, un gain de temps crucial. «Je fais aussi un suivi avec eux de ce qu’ils font en dehors du travail. Je ne suis pas freak lance-t-elle dans un rire franc, honnêtement, on est tous très proches. Mais c’est essentiel pour moi que nous soyons tous conscients et responsables, même en dehors de la job. Il en va de la santé de nos clients et de nos employés, mais aussi de la survie de notre entreprise.»

Se réinventer et étendre sa clientèle

«Je crois que nous sommes assez avant-gardistes, on a toujours voulu se démarquer, penser les choses différemment. En février, on avait commencé à revoir tout notre menu pour passer au 100% végane avec ma cheffe. On a continué sur cette voie, mais ce qui est intéressant, c’est que parmi nos nouveaux clients - ceux qui nous ont découverts en ligne et ne sont jamais venus en succursales - j’ai beaucoup de questions sur notre concept d’ultra-frais plus que sur la cuisine végétale. Nos clients ne sont pas tous végé ou véganes, mais ils apprécient la fraîcheur et la qualité de notre menu et ça, c’est très encourageant pour la suite.» Elle qui ne s’arrête pas un instant, explique encore que face à ce volume grandissant de commandes, leur logiciel n’est pas adapté. Mais ils ont fait une demande avec le PACME; un dossier de plus à gérer!

Connecter sur les réseaux, sans (trop) oublier la vie de famille

Si la situation lui a apporté une nouvelle clientèle, c’est aussi qu’Alexa ne lésine pas sur les médias sociaux pour aller à la rencontre de celle-ci. Elle partage bons coups, photos appétissantes et coups de gueule. «Je suis transparente, je montre ce qu’on fait, et on reste présents. On doit rejoindre la clientèle autrement que sur place et les gens sont davantage sur leurs médias sociaux.» Elle était aussi récemment en entrevue à LCN pour parler de ses défis d’entrepreneure. Elle n’a pas d’horaire, elle est toujours au front. Son coeur de maman se serre un peu, mais elle se reprend: «Le bébé ne se rend compte de rien, il est toujours avec nous, Édouard, mon premier garçon, a beaucoup souffert de mon absence plus petit, mais il a appris à composer avec le fait d’avoir une mère entrepreneure dans la restauration.»

Promouvoir plus que jamais une autre consommation

Les emballages de Crux Comptoir sont recyclables ou biodégradables, l’approvisionnement est autant que possible local et pour la compagnie, chaque geste vert compte. La question du gaspillage alimentaire en fait partie. «Je pense que les gens n’ont pas encore l’habitude de prévoir en avance leurs repas, mais pour nous, ça permet vraiment de limiter le gaspillage alimentaire, et ça, c’est en accord avec nos valeurs. Ça nous permet aussi de ne pas faire ressentir aux clients la hausse du prix des fruits et légumes et comme on n’a quasiment pas de produits transformés, là encore, c’est intéressant pour le consommateur au niveau santé et prix, et pour la planète», soutient Alexa.

Créer, cuisiner, livrer... et recommencer!

Pour constituer ses recettes, comptez sur la gourmande en elle! Avec sa cheffe, elles composent des menus végétaliens savoureux, le plus local possible, et avec une idée en tête «on se fait des brainstorms le matin, je m’inspire des plats de mon enfance qu’on adapte et je veux toujours que ce soit surprenant et réconfortant.» Et sa famille teste! Le petit de 9 mois n’en est encore qu’aux jus, mais le plus grand goûte avec plaisir. «Je leur fais la surprise!» Elle cuisine aussi avec ses garçons à la maison; une façon de joindre l’utile à l’agréable pour la petite famille. Au fil des semaines, l’offre de desserts a d’ailleurs augmenté: brownies, muffins, carrés framboises et chia. «Ah oui, ça ne vous a pas échappé! lance-t-elle avec malice. Oui, c’est vrai, on a eu une demande croissante pour le sucré, collation ou dessert. Là aussi, on s’adapte à la demande chaque semaine!» conclut Alexa.