23 sept. 2019

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Lambert, plus d’un tour dans son sac

Lambert, plus d’un tour dans son sac

Lorsqu’on retrouve Mélissa Lambert, la fondatrice de la compagnie éponyme qui propose toute une gamme de sacs et accessoires vegan à la popularité grandissante, elle nous accueille tout sourire avec son bébé Thomas dans les bras. La femme d’affaires et maman pour la troisième fois n’en est pas à son premier rodéo famille/travail, pas plus que lui qui écoute sa mère, dans la boutique de la rue Saint-Jacques. Prête à se lancer à la conquête du reste du Canada dont Toronto, la cheffe d’entreprise revient sur son parcours et nous présente ses projets.

Une entreprise bien implantée dans le quartier historique

Mélissa voit grand pour le Vieux-Montréal. “Je voudrais qu’on puisse en faire une destination mode. Je pense qu’on est plusieurs dans le quartier qui avons cette vocation: Denis Gagnon, SSense, OTH, Harricana, John Fluevog, Maison Pepin,etc. Dans toutes les grandes villes, il y a un quartier identifié comme la 5th Avenue à New York, on pourrait faire ça ici”, s’enthousiasme Mélissa. Et des projets, elle n’en manque pas pour faire vivre la vibe du Vieux et le bon voisinage: “J’aimerais peut-être développer plus de soirées ou journées VIP avec Cookie Stéphanie ou Tommy, par exemple, pour offrir une expérience de magasinage unique, ici, en boutique”.

Des conseils à donner? Mélissa pense rapidement. “Bien s’entourer, évaluer les risques et foncer. Moi, je me demande toujours “OK, le pire, pire, pire scénario, c’est quoi? Et si je peux y faire face, je fonce! Et puis aussi investir. Y compris son argent personnel. Je sais que c’est apeurant, mais quand on croit en son idée, il faut se donner toutes les chances”.

Rétrospective d’une marque montréalaise à succès

Lambert est né d’une combinaison gagnante: un besoin et une envie. Le besoin? Celui de Mélissa, femme active dans la jeune trentaine bien décidée à garder une allure professionnelle sans sacrifier le pratique pour son sac bébé. L’envie? Celle de Mélissa, à l’époque gestionnaire de marque pour Vidéotron, qui se sentait capable d’appliquer pour un produit ou un projet à elle toutes les stratégies d’affaires qu’elle mettait en place pour son employeur.

Mais l’idée n’est pas gage de succès. Encore faut-il travailler, investir, s’investir. “Pendant mon congé de maternité, je n’ai pas arrêté de travailler, j’ai même mis les bouchées doubles, explique Mélissa. J’en avais parlé avec mon conjoint, lui aussi homme d’affaires, et je m’étais dit: je dois essayer!”. Et Mélissa n’a pas lancé son projet en amatrice: logo, design, dès le départ, elle s’entoure. “J’ai pensé à des milliers de noms avant de finalement choisir Lambert. C’est drôle, je pense que je ne m’appropriais pas vraiment mon nom comme marque, reconnaît celle qui désormais le voit affiché partout en boutique. Mais je voulais un nom qui puisse évoluer, j’ai lancé la marque avec un modèle de sac bébé, mais je voulais me laisser l’opportunité de développer la gamme. C’est d’ailleurs ce que nous faisons aujourd’hui”. Visionnaire? Absolument. Stratégique? Assurément. Chanceuse? Elle provoque sa chance.

Les opportunités et les bons coups

Alors que Mélissa a fait appel à une designer pour dessiner ses modèles de sacs et qu’une équipe s’est penchée sur son logo et son site, elle investit son argent personnel et commande 2000 sacs. Les premiers déclinés en 3 modèles. “Je me disais, 3 modèles, parce que si je n’en ai qu’un et que les clientes n’aiment pas, elles ne reviendront plus, et 3 modèles, allons-y je vais investir”, se souvient Mélissa. La vente commence par des amies et des collègues qui veulent l’encourager.

Une boutique dans le Vieux-Montréal, la cour des grands

“Au début, je faisais des ventes en me déplaçant, mon fils à l’arrière de la voiture, mais bon, après en avoir vendu une centaine il me restait encore des sacs et je devais trouver une solution de vente plus adaptée”, explique encore Mélissa. C’est alors que le calendrier lui donne un coup de main, Noël 2017 approche et elle veut monter un pop up store, une façon de tester l’installation en boutique. Par chance, un local se libère rue Saint-Jacques dans le Vieux-Montréal.

Le succès est au rendez-vous, comme les clients bien contents de pouvoir “toucher” les sacs. “La boutique, c’est encore notre flagship, souligne Mélissa, on y a tous les modèles, tous les produits vendus sur notre site sont ici aussi”. Si le volume des commandes en ligne a augmenté drastiquement, la boutique est ouverte 6 jours semaine, en après-midi. “J’aime particulièrement cet emplacement, avoue Mélissa, il me donne accès à une clientèle de femmes et d’hommes d’affaires, notamment avec le palais de justice, mais aussi les hôtels à proximité.”

Des partenariats, des collaborations, une bonne équipe: savoir s’entourer

Le passage à l’émission “Dans l’oeil du dragon”, fin printemps 2018, a été un plus. “Ça m’a vraiment aidée, question notoriété. Je recommande à tout entrepreneur qui se lance de le faire, au moins pour l’expérience et les retombées.” L'offre n'a pas été conclue, mais la relation a quand même cliqué entre les 2 femmes d'affaires, mères de 3 enfants.

Quand on s’associe, précise encore Mélissa, “il faut vraiment se demander, en tant qu’entrepreneur, est-ce le partenaire dont j’ai besoin pour réussir ma business?” Penser au-delà des sentiments, penser business.
Et puis la notoriété est allée en grandissant notamment grâce à des collaborations avec des influenceuses comme Mitsou, Sara Couture, Jessie Nadeau, Maman Caféine, Noémie Lacerte, Justine Brouillette, etc. Une collection actuelle est d’ailleurs signée par Élie Duquet. Un bon travail de contenu et de référencement ont fait le reste. Mais Mélissa tient à souligner la présence de son équipe. “Sans elles, je n’aurais pas pu avoir mon 3e enfant de la façon dont ça s’est passé. Les filles ont continué de faire tourner la boutique et ça m’a beaucoup aidée. Je me sens très chanceuse de les avoir!”.